Micheline


Micha a 33 ans et vient de Damas. Elle habite avec nous comme résidente sans engagement religieux. Eprouvée par des difficultés familiales dues aux deux accidents successifs qui l’ont privée de son père, puis de sa mère à un jeune âge, elle suit courageusement son chemin sachant combien elle a besoin d’être soutenue et encouragée par une vie à la fois familiale et bien organisée à travers laquelle elle peut éprouver la présence réconfortante du Seigneur dans sa vie. Dans sa simplicité de son don journalier elle donne beaucoup de joie à la Communauté.

 

Chère Micha, depuis combien de temps vies-tu dans la communauté, et comment était ton premier jour ici ?

 

Il y a 6 ans que je vis ici.  Quand je suis venu ici j’ai vu Abu Tony, l’ancien gardien, il y a avait la prière, mais je n’y suis pas allée.  Notre Mère est sortie pour me recevoir.  Nous avons parlé de mes attentes ici au Monastère. Peu après j’ai vu le premier groupe de visiteurs. J’ai pleuré un ou deux jours  parce que j’aime être à Damas. Avant,  j’ai vécu au Monastère de Mar Michaïl au Liban, au village de Zeile.

 

Tu peux me dire à quel rite tu appartiens ? Comment  était ton Eglise ? 

 

Je suis grecque-orthodoxe. J’allais tous les dimanches à l’église et toutes les fêtes et à chaque fois je visitais une église différente de Damas, même si elle n’était pas orthodoxe. Ça se fait souvent chez nous, que nous visitons les autres rites et c’est réciproque.  Nous sommes un mais avec des différences.

 

Qui est la Sainte Vierge pour toi ?

 

Quand ma maman est morte,  j’allais pleurer dans l’Eglise Kirilos à Damas où il y a une statue de Marie avec l’Enfant Jésus en  blanc. Je disais : « Pourquoi maman est morte,  tu as pris maman ». Je touchais la statue et je lui disais ces mêmes mots.  Après je lui disais : « Aidez-moi dans ma vie, protégez-moi de toutes les personnes qui font le mal ».  A la fin je lui disais : « Oh, Mariam al Hadra [= Vierge Marie], tu vas être ma mère.

 

Quelle est ton expérience dans le Monastère après  6  ans ?

 

Je vis la vie la vie de tous les jours avec la Communauté.  J’ai une sœur à Damas et maintenant j’en ai beaucoup, et ça me donne de la joie. J’aimais les groupes qui venaient d’Europe, de Belgique, d’Italie, de la Syrie, ou du Liban. Le monde entier venait [avant la guerre] ici, on parlait avec eux.  Je ne les comprenais pas, mais je les aimais.

 

 Tu peux nous dire un mot pour la paix en Syrie ?

 

Quand la guerre sera finie  j’attends  que toutes les personnes et les  groupes reviennent comme avant. Je veux la paix pour la Syrie. Nous sommes très fatigués. Que Notre Mère puisse venir au Monastère pour qu’elle puisse embrasser et protéger tous ses enfants.